Tout avait commencé par un mot de bienvenu adressé par le Père Toussaint KAFARHIRE, Directeur Général du Centre Arrupe pour la Recherche et la Formation.

Au total 22 représentants des noyaux de Luisha, Kolwezi, Ruashi, SOMIKA, Likasi, Fungurume s’étaient déplacés à Lubumbashi pour prendre part à ces assises dans le cadre du projet triennal 2023-2026 intitulé : «Soutien à l’exploitation minière à petite échelle pour une chaîne d’approvisionnement responsable et la commercialisation du Cobalt dans le Haut-Katanga et le Lualaba » et financé par Misereor.

Notons que Misereor est une institution de l’Eglise catholique allemande qui œuvre en faveur des personnes défavorisées des pays en voie de développement depuis plus de six décennies. Actrice de première lutte du cessez-le-feu humanitaire, cette organisation catholique de coopération au développement n’opère aucune distinction ni d’origine, de religion, de genre ou de quelque autre nature lorsque l’humanité est blessée dans sa chair. Conscient du potentiel souvent négligé des maillons les plus faibles de nos sociétés, Misereor renforce l’initiative personnelle et collective des pauvres et se met, à la manière d’une mère, à l’écoute de leurs aspirations les plus profondes, non pas comme des simples mendiants en position d’assujettissement, mais comme des sujets conscients de leurs droits ainsi que de leurs obligations.

Qu’il s’agisse de l’un ou l’autre des trois pôles de sa mission qui sont entre autres ; le combat contre la pauvreté et la faim, la lutte contre les causes structurelles de la pauvreté en exerçant une influence politique ainsi que la redynamisation des espoirs envolés de la possibilité d’un monde meilleur ; Misereor procède toujours par des sessions de formation offertes aux nécessiteux de ses actions, l’initiation des dialogues ainsi que des cadres d’échange pour l’éveil des consciences des décideurs politiques ainsi que des activités pastorales pour le rayonnement des valeurs chrétiennes.

Dans le cadre de l’exercice 2021-2025, nous nous sommes beaucoup investis dans le maintien du mécanisme numérique d’alerte et de promotion des droits humains pour inciter les parties prenantes du secteur minier de notre pays (l’Etat congolais, les sociétés ainsi que les coopératives minières) au respect de la législation minière dans les sites de Luisha, Fungurume et Kolwezi. Pour ce faire, des noyaux d’observation de bonne gouvernance et de promotion des droits humains ainsi que des points focaux avaient été mis en place dans les provinces minières du Haut-Katanga et du Lualaba et qui militent jusqu’à ce jour pour le progrès, le changement social ainsi que la promotion des droits humains autour des activités minières.

Le module qui a été offert pour cet atelier de formation et qui s’inscrit dans la série de sessions de formation organisées en faveur de ces acteurs du développement communautaire par le CARF en étroite collaboration avec Misereor était essentiellement focalisé sur l’élaboration de la théorie de changement qui servira de cadre de référence dans nos prochains exercices.

La première journée avait été consacrée à l’analyse des causes des problèmes liés à l’exploitation minière et à cet effet, quelques problèmes majeurs avaient été identifiés et analysés de façon détaillée :

  • La Délocalisation : à cette problématique s’associe le non-respect des prescriptions légales récemment révisées par la loi minière, la mauvaise gouvernance ainsi que la pollution émise des activités minières. Les activités minières se déploient à une vitesse de croisière et envahissent des espaces initialement réservés aux activités agricoles ; ce qui ouvre grandement la voie à la famine, une famine assez alarmante, à la malnutrition aussi bien chez les femmes que chez les nouveau-nés
  • La pollution : elle est due essentiellement à la mauvaise foi aussi bien des acteurs miniers que des leaders politiques qui devraient veiller au respect strict de la législation minière. A côté la pollution des eaux, des sols et de l’air, nous ne pouvons ne pas faire mention de la pollution sonore émise par le recours aux explosifs même dans des mines situées au centre des quartiers résidentiels.
  • Le non-respect des droits humains : nourri par l’ignorance de la loi ainsi que le manque de conscience aussi bien du côté des paisibles citoyens  que des acteurs miniers et leaders politiques
  • Le manque d’infrastructures de base est lié essentiellement à la mauvaise foi des acteurs politiques ainsi qu’au détournement des deniers publics
  • L’insuffisance des rémunérations des travailleurs qui fait suite à la lenteur du Gouvernement national à faire asseoir, par le bais du Ministère du travail, une politique de rémunération des citoyens congolais. Les entreprises de droit indochinois sont assez réputées en cette matière.

A la fin de la première journée, un travail pratique avait été soumis aux participants regroupés en petits groupes. Le travail avait consisté à la proposition des pistes de solution aux différents problèmes identifiés en insistant sur ceux et ce qui doit changer.

En plus de l’exposé des résultats des travaux en groupe, la deuxième journée avait été consacrée à l’élaboration d’une théorie de changement qui se pose sans doute comme une nécessité pour tout celui qui aspire au changement et se déroule en six principales étapes :

  1. L’identification des problèmes
  2. L’identification de ce qui doit changer (le Qui et le Quoi)
  3. La cartographie des acteurs identifiés à la deuxième étape
  4. L’énonciation des différentes activités à poser : sensibiliser, plaider (persuader les pouvoirs publics à prendre des décisions pour le changement  d’une situation cible), vulgariser, etc.
  5. La formulation des résultats à partir des données probantes ; et en fin,
  6. L’identification les obstacles

Quant à la troisième et dernière journée de ces assises, toute l’attention avait été focalisée sur la présentation des théories de changement soigneusement élaborées par les participants et qui serviront de cadre de référence aux noyaux focaux dans l’accomplissement de leur mission.

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